En France l’impôt sur le revenu existe depuis 1914. A cette époque la France comptait environ 41 000 000 (millions) d’habitants. En 1950 les guerres sont passées par là, il n’y a que 42 000 000 (millions) de Français.

Aujourd’hui nous sommes entre 67 et 68 000 000 (millions) de Français. Le système qui a été créé autrefois n’est plus tout à fait adapté à la situation actuelle. Par exemple et contrairement à ce que nous pensons souvent peu de Français paient l’impôt sur le revenu. Il y a environ 47 000 000 (millions) de contribuables, je vous rappelle qu’en Français le suffixe able signifie "susceptible de" exemple : cette eau est potable, elle est susceptible d’être bue, ce plat est mangeable, il est susceptible d’être mangé. Avec les remises et les déductions il n’y a en réalité que 16 000 000 (millions) de "contribuants", c’est à dire de personnes qui contribuent vraiment, 16 millions qui paient des impôts sur les revenus (salaire, commissions, honoraires, toutes formes de revenus), pour 68 000 000 (millions) d’habitants. Vous avez tout de suite compris que ça n’est pas beaucoup. Environ 50 000 000 (millions ) de Français ne paient pas d’impôt sur le revenu. Le système n’est plus équilibré. Pour compenser cela, et sans vraiment le dire l’État a inventé une taxe, la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) : c’est un impôt indirect. Ce ne sont pas les services de l’État qui encaissent cet argent directement. Il y a cette taxe pratiquement sur tous les produits que nous achetons.

Cet impôt rapporte plus d’argent à l’Etat que l’impôt sur les revenus… Vous commencez à comprendre qu’il y a une tromperie sur le vocabulaire. Que Pierre, Paul ou Jacques soient pauvre, avec un salaire correct, ou riches ils paient tous trois cette taxe.

 Les gens très riches ne sont pas très nombreux, tout le monde n’a pas le sens de l’argent ou l’occasion d’en gagner beaucoup. Ces personnes très riches ont les moyens de payer des professionnels qui étudient au mieux les lois existantes pour ne payer que ce qu'elles doivent, ni plus ni moins. Et là on arrive à un sac de nœuds : il y a environ 5 millions de personnes considérées riches en France et qui chaque année même sans tricher étudient à fond leur feuille d’impôt pour ne pas payer plus qu’il ne faut, c’est de bonne guerre, 16 millions de personnes qui paient des impôts sur le revenu et 50 millions de Français qui ne paient « que » les taxes sur les produits qu’ils achètent. Est-ce normal que 5 millions de Français paient encore plus d’impôts directs (sur les revenus) pendant que 50 millions n’en paient pas ? Est-ce normal qu’une grand-mère avec le minimum vieillesse paie les même taxes que les personnes en activité, en ayant cotisé toute sa vie durant? Et je ne vous parle pas du système social… Il va falloir rééquilibrer le système si nous voulons pouvoir continuer à avoir une société qui nous offre une vie de qualité.

Dans la Bible on nous dit que les juifs donnaient un dixième de leurs biens à la communauté celui qui avait 10 bols en donnait un au groupe pour que celui qui avait besoin d’un bol puisse en profiter. Au Moyen-Age en Europe il y avait la dîme, probablement inspirée de la tradition juive, c’était un impôt versé en nature, en blé par exemple, ou en espèces. C’était probablement moins indigeste que les 65 % d'impôts sur les revenus que certains paient, même si on gagne beaucoup, sur le principe c’est profondément injuste. Celui qui gagne beaucoup d’argent est puni, celui qui n’en gagne pas est puni aussi… l’État serait bien en train de s’enrichir sur notre dos.

Il serait peut-être temps de revenir à un impôt mieux réparti. La dîme par exemple. Les gens modestes participeraient ainsi aussi à la construction des écoles, des mairies, des crèches à hauteur de 10 % de leur revenu. Les gens riches essaieraient probablement moins de cacher leurs revenus pour payer moins et participeraient plus volontiers à la construction ou à l’achat des biens nécessaires à la société.  Le système est déséquilibré, ne pas en tenir compte nous envoie droit dans le mur. Tout le monde s’énerve et se harangue et pendant ce temps l’équipe gouvernementale en profite pour n’en faire qu’à sa tête, discrètement. A tout ceci s’ajoutent les impôts sur les gains et les locaux des entreprises… Ca va beaucoup trop loin. L’équilibre est certainement difficile à obtenir mais il semble que les équipes successives qui nous gouvernent se moquent comme de l’an quarante de savoir s’il y a un juste équilibre